Afin de valoriser l’implication des enseignants et de leurs élèves, des labels, délivrés par la Mission Centenaire, distinguent les projets les plus remarquables. Vous trouverez ici une présentation détaillée des modalités de candidature.
Six sessions d'examen des projets élaborés au sein de l'académie de Toulouse, relayés auprès de la mission nationale par le comité académique du centenaire, se sont succédées depuis juin 2013. Cette démarche de labellisation permet aux établissements porteurs de projets de leur conférer une visibilité nationale (inscription au calendrier officiel des commémorations) et d'obtenir des financements souvent conséquents. En cette fin d'année scolaire 2017-2018, une nouvelle campagne est lancée à destination des établissements scolaires.
Dans le cadre de cette nouvelle campagne de labellisation anticipée, quelques points particuliers méritent d'être soulignés :
Plusieurs axes thématiques majeurs mais non exclusifs peuvent ainsi être envisagés cette année :
Le premier thème possible s'inscrit dans l'exploration du vécu des témoins de cette journée exceptionnelle qui annonce la suspension des combats. A la suite de l'expérience guerrière meurtrière de 1918, les soldats au front vivent l'annonce de l'armistice avec joie et soulagement, mais aussi avec une certaine gravité, alors que la liesse s'empare de toute la société à l'arrière. Il s'agira de mesurer et de comprendre la différence du ressenti de cette journée en étudiant et confrontant les témoignages de soldats et de civils, les articles de presse et les films d'actualité, les discours des politiques (celui de Georges Clemenceau à la Chambre le 11 novembre 1918 par exemple) et des intellectuels.
La paix qui s'ouvre à la suite de la signature de l'armistice et de la signature des traités est marquée par le sentiment du deuil et du sacrifice. Le bilan humain et matériel, très lourd, appelle la mise en forme d'une mémoire quasiment toute entière tournée vers le souvenir individuel ou collectif des soldats tués. Le thème de la reconstruction des « pays aplatis » (Dorgelès) montre comment il fut difficile de sortir du temps de la guerre. La grande vague d'élévation des monuments aux morts communaux et des mémoriaux associés au conflit (nécropoles nationales par exemple) disent la violence du bilan humain et la structuration particulière de la mémoire de guerre qui voit le jour.
Ainsi, la mise en mémoire de la Première Guerre mondiale prendrait toute sa place dans son apprentissage scolaire, à travers l'étude des représentations sociales de la guerre dès 1918-1919, la vague de construction des monuments aux morts et des cérémonies commémoratives (tombeau du Soldat Inconnu), et jusqu'à nos jours, à travers l'organisation par les élèves des cérémonies du Centenaire (cf. deuxième partie).
Le troisième thème qui pourrait être suivi en 2018-2019 s'inscrit dans une lecture plus politique des sorties de guerre : comment se construit la paix à l'occasion de la conférence de Paris ? Quelle a été la nature des discussions entre alliés (les Allemands ne sont admis qu'à une seule séance à la fin des travaux) ? Au-delà de la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, pourquoi les clauses du traité apparaissent très lourdes pour les Allemands ? Était-il possible de construire une paix durable sur d'autres bases ?
Cette problématique de la paix après la guerre entre les anciens belligérants du front Ouest suscite encore aujourd'hui des débats, après l'instrumentalisation par les partis extrémistes dans l'entre-deux-guerres. Elle permet de s'interroger avec les élèves sur le poids de la guerre et les difficultés de construire (et de maintenir) la paix entre les Etats ou les communautés.
Une problématique historique et civique de fond pourrait être alors étudiée autour de la question : après la guerre, quel retour à la paix ? Outre qu'elle permet de souligner la puissance du deuil dans les sociétés touchées par la guerre et la reconstruction (matérielle et morale), elle pose la question du rôle de la commémoration dans l'entretien de la paix, en France, en Europe et dans le monde.
L'un des enjeux de la fin du cycle commémoratif du Centenaire est sans doute de proposer aux élèves une lecture élargie de la stricte chronologie nationale. Dans le sillage des recherches historiographiques neuves sur les sorties de guerre, il sera question de montrer que la guerre se poursuit à l'Est de l'Europe (Pologne, pays baltes, Grèce, Turquie, etc.). La disparition des grands empires et la construction de nouveaux Etats Nations, sur fond de diffusion de l'idée révolutionnaire bolchévique, créent de fortes tensions nationales et sociales qui aboutissent à de violents combats, massacres et pogroms. Ils annoncent, entre 1919 et 1923, les violences sociales et politiques qui vont secouer l'Europe des années 30-40.
Indépendamment de ces propositions, aucune restriction thématique ou chronologique ne préside à la politique de labellisation de la Mission du Centenaire et la Première Guerre mondiale dans son ensemble continue à être commémorée.
2. L'année Clemenceau
Le Président de la République a décidé d'une année Clemenceau en 2018 pour commémorer le rôle du « Père la Victoire » dans la Première Guerre mondiale. Georges Clemenceau, « modèle d'engagement qui refit la cohésion nationale et rendit à la France son énergie au moment où elle vacillait » (discours de M. le Président de la République au Hartmannswillerkopf le 10 novembre 2017) fut président du Conseil et ministre de la Guerre à partir de novembre 1917. Sa volonté et son autorité ont marqué l'année 1918 qu'il passa en grande partie à sillonner les tranchées.
Les établissements scolaires sont invités à travailler sur cette figure politique marquante de la fin de la guerre.
3. Participation des élèves aux cérémonies commémoratives officielles et élaboration de cérémonies commémoratives scolaires
Les établissements scolaires sont invités à participer aux cérémonies commémoratives officielles qui se dérouleront autour du 11 novembre 2018 dans chaque commune.
Il est également proposé aux académies et établissements scolaires d'élaborer, dans le cadre de projets pédagogiques spécifiques, des cérémonies d'hommages en lien avec les autorités locales.
En effet, inscrire les élèves comme héritiers de mémoires et d'une histoire commune, nécessite de les placer en situation d'agir directement sur le terrain des commémorations.
Il semble ainsi pertinent de leur demander, en tenant compte de leur niveau, de prendre en charge une partie ou la totalité de l'organisation d'une cérémonie :
Devant le monument aux morts de la commune ou d'un autre lieu (préfectures, anciennes écoles normales, lycées, etc.), ces cérémonies, valorisées par la Mission du Centenaire sur le portail centenaire.org et soutenues par l'action des directeurs départementaux de l'Officie nationale des Anciens combattants et Victimes de Guerre (ONACVG), participeront ainsi de l'investissement de l'école dans les commémorations, du « travail de mémoire » attendu et de la construction du parcours citoyen des élèves de tous les niveaux.
Dossier de candidature à la labellisation
La date limite de transmission des dossiers est fixée au 20 juin 2018.
à : cedric.marty1@ac-toulouse.fr avec copie pour information à francois.icher@ac-toulouse.fr
Précisons enfin qu'une demande de labellisation auprès de la Mission du Centenaire n'interdit pas toute autre démarche de soutien au projet et/ou de partenariat. Pour rappel, votre projet peut également faire l'objet d'une demande de subvention auprès de la DMPA.
Les projets labellisés seront éligibles comme les années précédentes à une aide financière de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Sur 188 projets ayant candidaté à la labellisation auprès de la Mission du Centenaire, 150 ont été retenus, dont 23 (sur 24) pour la campagne de labellisation de l'année passée.
En 2017-2018, 22 projets ont déposé une demande de subvention auprès de la Mission du Centenaire, 20 ont reçu une réponse positive pour un montant global de 14442 euros.
Mise à jour : avril 2018.