Une minute avec... William, secrétaire général agent comptable

Quel est votre parcours professionnel ?

Après une licence de littérature américaine et un master 2 de psychothérapie, j’ai commencé dans l'Éducation nationale en 1992 jusqu’en 2004. Ensuite, j’ai exercé trois ans aux États-Unis au lycée français de Washington.
À mon retour en France, j’ai changé d’administration par voie de détachement et j’ai travaillé aux affaires étrangères, pour le réseau culturel dans les ambassades : j'ai alors dirigé la commission nationale française pour l'UNESCO. En juillet 2022, je suis revenu à l’Éducation nationale en tant que secrétaire général agent comptable au lycée Paul Mathou de Gourdan-Polignan. L’absence de changement m’angoisse, il faut régulièrement qu’il y ait des choses qui bougent dans ma vie professionnelle ! Ce métier de gestion et d’intendance, qui peut paraitre rébarbatif et technique, donne accès à une multiplicité de fonctions et de postes. Être agent comptable dans un institut français à l’autre bout du monde n’est pas la même chose qu’être agent comptable dans un établissement scolaire. Et ce métier ne consiste pas simplement à appliquer des règles écrites noir sur blanc, c’est un métier où il faut aussi être créatif, inventif, trouver des solutions.

En quoi consiste ce métier de secrétaire général agent comptable, concrètement ?

Ce métier a deux casquettes différentes : le secrétaire général et l’agent comptable.

Il y a tout d’abord une casquette que l’on appelle « la gestion matérielle » ou le « secrétaire général » de l’EPLE, que j’exerce uniquement au lycée Paul Mathou.  Je suis responsable de toute la logistique : l’approvisionnement, la sécurité, l’organisation générale. Dans cette partie-là, on est placé sous l'autorité du chef d'établissement. C’est une casquette très importante du métier, c’est celle qui occupe le plus de mon temps. Ce que j’aime dans cette partie du travail, c’est de pouvoir moderniser les pratiques pour les simplifier, les accélérer. Par exemple, les inscriptions des élèves dans l’établissement ne relèvent pas de ma compétence, mais je peux suggérer et apporter des solutions pour que cette inscription puisse se faire en ligne, de manière dématérialisée.

La seconde casquette c'est celle de l’agent comptable, où je suis totalement indépendant. Il s’agit de comptabiliser, d'inscrire dans une comptabilité publique, tous les mouvements financiers liés à l'activité de l’établissement. Ce rôle, je l’exerce dans 8 établissements de la Haute-Garonne : le lycée Paul Mathou, la cité scolaire de Luchon avec le collège Jean Monnet et le lycée Edmond Rostand, le collège François Cazes de Saint-Béat, le collège Émile Paul Vayssié de Aurignac, le collège Bertrand Laralde de Montréjean, le collège Léon Cazeneuve de l’Isle-en-Dodon et le collège Charles Suran de Boulogne-sur-Gesse.

Quels sont vos interlocuteurs en interne et en externe ?

En interne, je travaille au quotidien avec mon équipe de 6 personnes et avec le chef d’établissement, avec qui j’échange que ce soit pour la gestion matérielle ou pour la comptabilité. J’échange également très régulièrement avec les gestionnaires matériels des sept autres établissements qui sont rattachés au mouvement comptable, puisque c'est moi qui m'occupe de la comptabilité générale de leur établissement.
En externe, j’ai des interlocuteurs surtout pour le volet secrétaire général : par exemple, le rectorat pour le conseil aux établissements ou le contrôle de légalité, la Région pour ce qui concerne la sécurité des bâtiments, les infrastructures, les projets EDD... Pour le volet agent comptable, mon seul interlocuteur externe peut être la chambre régionale des comptes ou ses représentants.

Enfin, je suis aussi en contact avec des collègues qui sont agents comptables ou gestionnaires matériels. Il y a une très forte solidarité entre nous : même des collègues que je ne connais pas, on peut s’appeler, s’entraider, compter les uns sur les autres. Parce que peu d'entre nous sont formés à ce métier au départ, donc s’il n’y avait pas cette solidarité pour essayer de mieux faire notre métier, ou en tout cas de se sortir les uns des autres de situations qui peuvent paraître complexes, le métier serait plus compliqué. C’est très appréciable cette solidarité.

Est-ce qu'il y a une journée type dans ce métier ?

Jamais. Vous arrivez avec une liste de tâches à faire et quand vous vous approchez de la fin de la journée, vous n'avez rien fait de cette liste. Aujourd’hui par exemple, j’avais deux dossiers à boucler mais il y a eu beaucoup d’imprévus : le chauffage a eu quelques problèmes donc j’ai contacté la société qui s’en occupe pour qu’elle puisse le remettre en marche, un des cuisiniers est à l’hôpital donc nous avons dû revoir les menus… Les imprévus font aussi partie du charme du métier.

Y-a-t-il des moments forts dans l’année ?

Il y a des moments forts car nous devons produire un compte financier à une date précise, je travaille donc avec un rétro-planning pour m’organiser. Le 30 juin, je dois déposer le compte financier sur une plateforme donc un peu avant, le 30 avril, je dois faire adopter le compte financier par le conseil d’administration. Pour que cela soit possible, je dois faire mes opérations de clôture bien avant, le 31 décembre. Cette année, je n’ai pas pris de congé pendant les vacances de Noël car tout s’accumule à la même période. Et pour que tout cela soit possible, les établissements se préparent dès la fin septembre à se mettre en « mode clôture ».

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

Sa variété. Contrairement à ce que l’on s’imagine de notre métier, c'est très varié et on apprend beaucoup de choses : il faut connaître les normes de sécurité du comportement au feu des différents matériaux de construction, en même temps qu’il faut maîtriser l'instruction M97 parce que c'est là-dessus que l’on est jugé par la cour des comptes. C'est motivant de travailler sur autant de sujets différents.

Quelle est votre devise dans la vie ?

Travailler sérieusement, sans jamais se prendre au sérieux.

Votre œuvre ?

J’ai été émerveillé récemment par le coucher de soleil sur la baie d'Ha Long au Vietnam. Une œuvre naturelle.

Quel est votre mentor ?

Je dirais Noam Chomsky, le sociologue.

 

 

Mise à jour : mai 2024