À la rentrée scolaire 2023, 76 bureaux des entreprises ont vu le jour dans l'académie, permettant d'ouvrir un réseau professionnel aux jeunes qui n'en ont pas et de créer un point d'entrée pour chaque entreprise. Olivier Xerri est le coordonnateur académique des responsables des bureaux des entreprises, découvrez son portrait ci-dessous :
Quel est votre parcours ?
Je suis issu de la voie technologique et après un BTS hôtellerie restauration au Lycée hôtelier de Toulouse, j’ai travaillé 11 années dans cette branche. Je suis devenu professeur de cuisine en 2003, puis j’ai passé le concours personnel de direction en 2014.
Après une première expérience de principal adjoint faisant fonction dans un collège REP de Toulouse, j’ai été proviseur adjoint puis proviseur dans respectivement deux lycées professionnels du Gers. Je suis arrivé à la DRAFPICA en octobre 2022, direction de région académique qui pilote la formation professionnelle en tant que chef du « département offre de formations et partenariats école-entreprise ». Enfin, depuis 2 mois, je suis également coordonnateur académique des nouveaux bureaux des entreprises et assure les deux fonctions avec des collaborateurs expérimentés et impliqués.
En quoi consiste ce rôle de coordonnateur académique ?
Au niveau national, 2 100 postes de BDE ont été créés au sein des lycées professionnels.
Dès le mois de juillet, le recteur a reçu les personnels recrutés et a installé un pilotage académique. En effet, il a souhaité ajouter un maillon supplémentaire à cette relation école-entreprise avec 9 superviseurs départementaux (1 dans chaque département et 2 en Haute-Garonne). Je coordonne ainsi les activités des 9 superviseurs placés sous l’autorité des IA-DASEN, pour mutualiser les bonnes pratiques des 54 BDE qui sont installés dans 76 lycées professionnels.
Concrètement, le bureau des entreprises, à quoi ça sert ?
Ce sont des portes d’entrée pour les entreprises, un service de plus pour les élèves et les équipes. On va pouvoir aller plus loin que l’existant. Les lycées fonctionnent déjà tous avec un réseau d’entreprises et de partenaires mais il y a des choses à engager que les personnels en place n’ont plus forcément le temps de mener car les missions s’étoffent. Ces nouveaux responsables vont être des « facilitateurs » du lien permanent école-entreprise sur plusieurs thématiques : le parcours des apprenants, l’organisation de moments dédiés aux anciens élèves (les remises de diplôme, les alumni…), les partenariats, la gestion et le suivi des stages, en lien avec le DDFPT qui coordonne les activités des R-BDE sous la responsabilité des chefs d’établissement.
La plus-value est également attendue sur la transformation de la carte des formations. Les BDE et les superviseurs vont pouvoir être associés aux réunions territoriales qui aborderont les évolutions de carte des formations en lien avec les besoins des entreprises de ces bassins d’emplois. L’objectif est de collecter les informations et mieux accompagner les demandes des établissements.
Quels sont les bénéfices pour les élèves ?
Le BDE est LE contact pour les entreprises mais c’est aussi et surtout un bureau pour les élèves. Une ressource supplémentaire dédiée à leur scolarité préprofessionnelle. La volonté nationale est d’identifier les personnels dédiés à l’animation de la relation école-entreprise sur tous les territoires et nous mesurerons les bénéfices dans quelques semaines même si la dynamique est déjà largement engagée.
Un exemple, chaque année, les lycées ont des semaines dédiées et l’an dernier, près de 3000 élèves sur notre académie ont visité des entreprises ou ont accueilli des professionnels dans leurs établissements. Cette année, on va pouvoir apprécier l’apport des responsables BDE et très certainement mesurer une évolution significative du nombre d’élèves ayant bénéficié d’une action autour de ces semaines-là. Surtout que cela correspond parfaitement à l’actualité avec le plan France 2030, la valorisation des métiers industriels, l’industrie au féminin, l’école-entreprise, l’entreprenariat. La semaine des lycées professionnels, du 04 au 08 décembre sera une manière de mieux faire connaître les établissements, les diplômes et les métiers auxquels ils préparent.
Comment s’organisent les relations avec les entreprises ?
Les responsables des BDE sont autonomes pour pouvoir contacter les entreprises. Dans chaque département, j’ai pu leur dire que la notion d’accueil était très importante et qu’il ne fallait pas seulement visiter des entreprises, mais qu’il fallait les aussi les convier dans les ateliers pros de nos lycées professionnels, dans les salles de classe, les cours, etc. C’est important qu’ils puissent voir ce qui se fait au quotidien.
Et comment vous organisez-vous avec les responsables des bureaux des entreprises pour vous réunir ?
J’ai pu les rencontrer une première fois dans chaque département, c’était l’occasion pour les IA DASEN de les accueillir en DSDEN et d’avoir leurs retours sur les prises de poste. Plus de la moitié d’entre eux sont issus du monde économique et cela nous engage à accompagner leur arrivée dans notre institution. Les superviseurs départementaux les réunissent régulièrement, surtout en cette période de rentrée et nous venons en complément de toute l’acculturation déjà faîte par les personnels de leurs établissements. Prochainement, nous organisons un séminaire-formation avec une présentation de tous les acteurs de la relation école-entreprise et des ateliers seront proposés avec des situations professionnelles construites par des proviseurs, des DDFPT, les corps d’inspection et les superviseurs BDE. Le soir, nous accueillerons dans une entreprise, 40 chefs d’entreprises de nos 8 départements en présence du recteur.
Qu’est-ce qui vous plait dans cette fonction ?
La page blanche. Pourtant, ça pourrait être rassurant de s’appuyer sur quelque chose de bien structuré mais pour moi, la page blanche est stimulante, peut-être mon passé d’enseignant qui remonte et le plaisir d’imaginer, de construire, de créer.
Mon plus grand plaisir après ces premières semaines dans la fonction et de constater que des bonnes pratiques se mutualisent déjà. Du moment où nous estimons qu’il y a un bénéfice pour nos apprenants (élèves, étudiants, apprentis, stagiaires formation continue), il faut pouvoir le dupliquer et le déployer à d’autres établissements.
Avez-vous un mentor ?
Oui, les deux proviseurs que j’ai eu au lycée Pardailhan d’Auch quand j’étais chef d’établissement adjoint. Ils ont été pour moi des personnages marquants, inspirants qui me laissaient beaucoup d’autonomie. Il fallait trouver le juste positionnement mais cela a été préfigurateur des fonctions que j’allais pouvoir assurer ensuite en tant que proviseur au Lycée Clément Ader de Samatan.
Avez-vous une devise ?
« Exercer une profession c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde » - Antoine de Saint-Exupéry
Si vous étiez une œuvre ?
Le film « Le Nom de la rose ».
Mise à jour : octobre 2023