Projet travail de mémoire

Robert Bober, réalisateur et écrivain est venu à la rencontre de 250 internes de 11 IEX de l'académie sur 3 soirées différentes.

Lors de la semaine du 27 janvier, jour de la commémoration de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, s’est déroulé un projet qui a permis à 250 élèves de 11 internats d’excellence de l’académie de Toulouse d’appréhender la Shoah par la littérature et le cinéma. 

Un projet innovant construit en plusieurs étapes

Après avoir vu le film documentaire Les récits d’Ellis Island de Robert Bober et Georges Perec au mois de novembre dernier et s’être appropriés l’œuvre littéraire de Robert Bober pendant les ateliers du soir (une fois par semaine), les internes ont eu la chance de rencontrer cet auteur lors de 3 soirées organisées par les superviseurs des internats d’excellence de l’académie. Ces rencontres se sont déroulées dans la salle du nouveau collège de Montauban (réunissant les internes du lycée Jules Michelet, d'Antoine Bourdelle de Montauban, François Mitterrand et lycée agricole de Moissac), au lycée S.Hessel à Toulouse (avec les internes des lycées polyvalents Joseph Gallieni de Toulouse, et lycées professionnels Eugène Montel de Colomiers et de Urbain Vitry de Toulouse) puis au lycée M.Curie à Tarbes (en présence des lycées Michelet de Lannemezan et du Garros de Auch).

3 rencontres orchestrées sous différents formats 

Robert Bober a été reçu dans des lieux d'exception de rendre hommage à l'homme remarquable et l'écrivain-réalisateur. Chaque établissement a ainsi développé des projets riches et innovants.

Invitation dans une salle de projection

Dans la salle de l'ancien collège, quatre internats se sont succédés pour valoriser les travaux construits dans les soirées d'internat dédiées :

  • Des ambassadeurs de la mémoire et le projet "Ecrire l'histoire et rendre Justice" du lycée Jules Michelet de Montauban.
  • Un slam écrit à partir des Récits d'Ellis Island ainsi qu'une présentation d'un travail remarquable des élèves du lycée Antoine Bourdelle de Montauban autour de la séparation ont été mis en scène à travers de deux montages vidéos. 
  • Un escape-game innovant (qui sera mis à l'honneur lors de la journée de l'innovation académique le mecredi 9 avril 2025) a été présenté par les internes du lycée François Mitterrand et du lycée agricole de Moissac.

Une émission spéciale avec un invité d'exception

Les élèves internes de l'atelier théâtre d'Hervé Cadéac du lycée Stéphane Hessel ont été les présentateurs de l'émission TV en présence de Robert Bober. Les chroniqueurs de 4 établissements se sont présentés tour à tour au côté de l'auteur. Contextualisation et immigration dans les établissements, questions identitaires, représentations et engagements sur le travail de mémoire ont été abordés.

Cette émission s'est conclue par la remise d'une sculpture représentant un livre conçu et fabriqué par les internes de la voie professionnelle (Cap, bac pro et Bts) du lycée professionnel d'Eugène Montel de Colomiers. 

Œuvre et Hybridation des arts 

Ce fut l’occasion pour les jeunes de présenter des créations réalisées autour des œuvres littéraires et cinématographiques, témoignant de leur réception personnelle des ouvrages de monsieur Bober. Ainsi, l'auteur a pu assister à un passage théâtralisé de Quoi de neuf sur la guerre, à des musiques yiddish, à une mise en scène d’une admission d’un migrant dans les bureaux d’Ellis Island de l’époque. 

Des rencontres inspirantes 

"Nous étions faits pour nous rencontrer". C'est par ces mots que Robert Bober s'est adressé aux élèves en préambule des échanges. 

Après ces présentations, les internes se sont emparés du micro pour poser des questions sur la vie et sur l’œuvre de l’auteur. Robert Bober, âgé de 93 ans, s’est prêté au jeu dans le but de laisser une trace auprès de ces jeunes. Si l’auteur a permis de rendre compte des violences de l’histoire, il a été, de son côté très ému, de recevoir toutes ces attentions à son égard sur les trois soirées. Retrouvez son interview relatant ces rencontres. 

Ces rencontres entre les internes et l'auteur ont pu s'opérer grâce non seulement à l'association MALO qui aide les professeurs à concevoir l’enseignement des violences de l’Histoire de manière interdisciplinaire par la littérature et les arts visuels et sonores mais aussi grâce aux nombreux enseignants engagés dans ce projet.

La curiosité des internes, l’empathie, l’écoute dont ils ont fait preuve ont profondément touché Robert Bober. Ces rencontres entre ces jeunes et cet auteur ont apporté beaucoup d’émotions à tel point que Robert a conclu en citant Gaston Bachelard « il dirait ce qu’il est avant de dire ce que par la rencontre il est devenu ».

Mise à jour : mars 2025