Une minute avec...Arnaud Leclerc, DASEN de la Haute-Garonne

Qu’est-ce qu’un DASEN ?

C’est le directeur académique des services de l’Éducation nationale. C’est l’adjoint du recteur dans un département. Il y en a 8 dans l’académie qui ont pour mission de transposer et de piloter la politique nationale de l’éducation dans le département dont ils ont la charge. En particulier autour du 1er degré, c’est eux qui accompagnent, en lien avec les inspecteurs de l’éducation nationale, les professeurs du 1er degré. Le DASEN suit le parcours de l’élève, de la maternelle jusqu’à son entrée dans la vie active ou dans l'enseignement supérieur.

Cela fait 6 mois que vous êtes DASEN de la Haute-Garonne, quelles sont vos impressions sur ce grand département ?

C’est un grand département très hétérogène. Il y a beaucoup de personnels extrêmement motivés, avec une belle dynamique et surtout une réelle réussite chez nos élèves. En parallèle, nous avons la chance d’avoir une métropole extrêmement rayonnante, des territoires favorisés mais aussi des cités éducatives pour accompagner les élèves les plus fragiles. Et en même temps, aussi, des territoires très ruraux, très éloignés de la métropole toulousaine. Et c’est cette hétérogénéité qui fait la force et l’attraction de la Haute-Garonne.

Au quotidien ?

J’ai la chance d’être entouré par une équipe d’une dizaine de personnes pour piloter ce département. Nous portons une politique nationale, que nous adaptons aux spécificités du territoire. Nous nous appuyons sur les inspecteurs de l’éducation nationale, les chefs d’établissements et les directeurs et directrices d’école. Nous sommes au plus près des besoins de chacun, avec une réactivité immédiate dès qu’il se passe quelque chose. Nous sommes à leurs côtés.
Enfin, nous donnons une coloration et une dynamique toute particulière à ce département. En tant qu’ancien professeur d’éducation musicale, l’éducation artistique et culturelle est, par exemple, un sujet que je souhaite voir s'épanouir sur ce territoire.

Votre parcours ?

J’étais professeur d’éducation musicale pendant 12 ans, avant de devenir inspecteur pédagogique pendant 5 ans. Je me suis ensuite occupé de la formation continue dans l’académie de Clermont-Ferrand et, en 2017, j’ai basculé sur les missions de DASEN, d’abord adjoint, puis DASEN des Deux Sèvres et aujourd'hui de la Haute-Garonne.

Quels sont vos interlocuteurs ?

Ils sont multiples. Les services de l’État avec la préfecture, la police, la gendarmerie, les collectivités, de la plus petite à la plus grande. Nous sommes en relation étroite et continue avec le conseil régional et le conseil départemental. Ainsi que tous les partenaires avec qui nous travaillons, le monde associatif, le monde sportif et culturel... C’est une chance d’être dans ce département car ces partenaires sont très nombreux et nous permettent vraiment d’accompagner nos élèves vers l’excellence dans de nombreux domaines.

Et en interne ?

En interne évidemment avec le recteur, son cabinet, le pôle du secrétariat général et tous les services qui font un travail remarquable !

Qu’est-ce qui vous plait dans ce travail ?

Il n’y a pas une journée qui ressemble à l’autre, et ça, c’est extraordinaire. J’arrive au travail très tôt le matin, et je quitte mon bureau très tard le soir et tout ce qui est prévu dans la journée peut se modifier en quelques secondes en fonction de l’actualité. Ça peut être parfois un peu stressant, mais c’est extrêmement motivant.

Comment devient-on DASEN ?

Quand je suis devenu inspecteur pédagogique, la mission de la politique de l’encadrement supérieur (MPES) du ministère m’a proposé de réfléchir aux missions de DASEN. C’était pour moi un métier en parallèle de mon activité quotidienne et pour lequel je n’avais pas eu un regard particulier.
Après avoir pris l’attache des DASEN en poste au sein de mon académie d’alors, j’ai pu comprendre les enjeux et l’intérêt de ce poste.
Il faut ensuite porter sa candidature sur un poste qui pourrait nous intéresser. S’en suit un échange avec le recteur ou la rectrice de l’académie qui nous choisit pour travailler à ses côtés si nous correspondons à ses attentes. C’est une relation très proche, on est vraiment un conseiller, un adjoint du recteur. Il faut qu’une confiance s’établisse et ça c’est essentiel.

Est-ce qu’il faut avoir été DASEN adjoint avant ?

Souvent, c’est le cas, même si ce n’est pas systématique. Pour une très grande majorité, nous avons été pendant quelques mois ou années adjoint d’un DASEN pour pouvoir appréhender le large spectre des activités du DASEN, comprendre tout l’enjeu de ces missions. Une fois plus expérimenté, on peut s’engager avec plus de sérénité.

En tant qu’ancien professeur d’éducation musicale et inspecteur, un mot sur la fête de la musique qui arrive ?

La musique est, je crois, le ciment de la société et du vivre ensemble. Fêter la musique le 21 juin, c’est aussi donner à nos classes l’opportunité de se produire en fin d’année et de restituer tout le travail d’une année. Cela s’inscrit dans la continuité de la Rentrée en Musique de septembre.

Si vous étiez une œuvre ?

Je suis spécialiste de l’opéra, j’ai fait toute mes études de musicologie sur l’opéra et c’est vrai que le Tristan et Isolde de Wagner, est pour moi l'une des œuvres qui me touche le plus.

Un mentor ?

Ma toute première rectrice, Marie Danièle Campion.
Sa vision de l’école, son pilotage, son accompagnement ont pour moi été essentiels dans mon parcours professionnel.
Elle m’a permis de m’épanouir dans les missions d’inspecteur. Je lui dois beaucoup et lui suis particulièrement reconnaissant.

Votre devise ?

Une phrase de Nelson Mendela : « Aucun de nous en agissant seul ne peut atteindre le succès ». Mon objectif est que la DSDEN 31 puisse s’inscrire dans cette philosophie.

Mise à jour : juin 2023