Une minute avec...Juliette Giraudbit, superviseur d'internats d'excellence

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai fait des études dans le domaine juridique suivi d’un diplôme d'études supérieures spécialisées en administration et gestion de la communication. Ensuite j’ai eu une expérience en communication et j’ai souhaité me tourner vers l’Éducation nationale. J’avais besoin de donner plus de sens à mon métier et me sentir utile auprès des jeunes. Le côté éducation, étant fille d’enseignants, j’en ai hérité.
J’ai donc été CPE pendant 16 ans en région parisienne, en Polynésie française, puis dans le sud de la France, à Toulouse, dont je suis originaire. J’ai candidaté pour être superviseur académique du réseau des internats d’excellence car j’avais envie d’avoir un regard plus global sur les politiques publiques et un côté transversal.

En quoi consiste le rôle des superviseurs d’internats ?

Il consiste à développer l’attractivité des internats, les rendre visibles auprès des acteurs de l’Éducation nationale et surtout des familles. Dans un objectif de promotion d’égalité des chances et de mixité sociale, il faut toucher les élèves pour lesquels l’internat constituerait un levier dans leur scolarité. Une expérimentation est actuellement en cours pour permettre à des jeunes d’intégrer la formation professionnelle qu’ils désirent en lycée professionnel et qui serait accessible dans des lycées ruraux éloignés grâce à une scolarité à l’internat. Afin de lever les différents freins qui pourraient exister du fait de l’éloignement, des stages en immersion avec une nuit à l’internat, sont proposés. L’internat permet d’ouvrir le champ des possibles.
L’important c’est aussi d’être en appui des établissements labellisés pour mettre en valeur leurs actions et développer des partenariats avec les ressources locales. Il y a tout un travail qui se tisse avec les partenaires locaux pour proposer des projets pédagogiques et éducatifs renforcés dans ces établissements.

Combien êtes-vous ? Comment vous organisez-vous ?

Il y a 21 internats d’excellence et nous sommes 4 superviseurs d’internat dans l’académie de Toulouse. On se répartit de manière géographique : deux superviseurs rayonnent sur le Sud de l’académie et sont basés à Tarbes et deux autres sont basés au rectorat de Toulouse et rayonnent sur l’Est et le Nord. Moi, je m’occupe prioritairement de l’Est avec le Tarn et l’établissement de Revel en Haute-Garonne.

Une journée type ?

Ce qui fait la particularité et la richesse de cette fonction c’est qu’aucune journée et semaine ne se ressemblent. Il y a des réunions avec les services du rectorat, la communication, la DRAFPICA, la DAAC, la DRAIO. Il y a aussi de la présence en établissement selon les besoins pour accompagner les projets, en journée ou en soirée. Et enfin, il y a des rendez-vous avec les partenaires locaux.
Puis, sur une année, on a des temps forts qui reviennent. La rentrée des élèves internes, le parrainage des établissements autour desquels nous créons des évènements et la semaine des internats d’excellence, qui vient d’avoir lieu. L’objectif de cette semaine est de valoriser les actions mises en place par les établissements et de faire converger les projets de l’année.

Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ?

La polyvalence des choses que l’on peut faire au quotidien et le décloisonnement des services, cette mission transversale nous permet d’avoir un regard très intéressant qu’on ne peut pas forcément avoir en étant dans un établissement.

Quels sont les projets de l’année 2023 ?

Une des priorités de l’année est d’amplifier encore la communication envers les familles pour faire connaitre les possibilités d’intégrer les internats d’excellence.
Ensuite, nous travaillons sur la consolidation du réseau des établissements. La labellisation permet de créer une dynamique de réseau, cela commence vraiment à prendre forme et cela est favorisé par la présence des superviseurs. Par exemple, avec l’organisation de séminaire nous créons du lien entre les établissements pour échanger les bonnes pratiques et les ressources. C’est une des spécificités qui fonctionne bien. Cette démarche de réseau commence également à intéresser d’autres internats qui nous sollicitent à ce sujet.

Quelle est votre devise ?

« Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin ». Ça me correspond bien et ça correspond bien aussi à ce rôle de superviseur d’internat.

Si vous étiez une œuvre d'art ?

« Bel ami » de Maupassant. J’aime beaucoup cet ouvrage qui pose la question du respect de nos valeurs par rapport au triomphe et la réussite sociale. Garder ses valeurs, ne pas réussir à n’importe quel prix, rester soi-même.

Mise à jour : mai 2023