Une minute avec...Émeline et Florence, professeur stagiaire et sa tutrice

Interview croisée entre Florence Clerc-Zanin, professeur de physique-chimie et sa stagiaire Émeline Abadie au lycée Pierre-Paul Riquet de Saint-Orens.
 

Florence, présentez-vous ?

Je suis professeur depuis 31 ans. Je suis professeur de physique-chimie, mais avant tout je suis professeur. Parce que je crois que j’aurais pu être professeur d’une autre discipline. Dès que je suis entrée en 6ème, j’ai vu des professeurs travailler devant moi et là, j’ai décidé que je serais professeur. D’abord prof d’allemand jusqu’en 3ème, ensuite prof de maths et enfin, en deuxième année de fac, professeur de physique. Et j’aime beaucoup mon métier !

Émeline, quel est votre parcours ?

Après un bac S en 2017, je suis entrée en Cycle Universitaire Préparatoire aux Grandes Ecoles à l’Université Paul Sabatier pour faire une école d’ingénieur, mais j’ai ensuite choisi de me réorienter en L2 physique-chimie par goût pour cette discipline. Ayant donné des cours particuliers dans cette matière, j’ai eu envie de l’enseigner et je me suis donc orientée en master MEEF. J’ai eu mon concours en M1 avant la réforme et je suis cette année à mi-temps en M2 avec deux classes de seconde dans ce lycée.

Florence, pourquoi avoir choisi d’être tutrice ?

J’ai été souvent tutrice dans ma carrière. Être tutrice est un moyen de transmettre tout ce que j’aime dans mon métier : l’amour du métier, montrer à quel point on peut se régaler et vivre des choses extraordinaires avec les élèves. Mais aussi initier aux « ficelles du métier » qui ne s’apprennent pas à la fac : les difficultés mais aussi les astuces, comment échanger avec les collègues, avec l’administration, etc… bref, la vie d’un établissement.
Être tutrice, c’est aussi rendre un peu ce que l’on nous a donné, cela me semble normal de transmettre ce que j’ai appris. Il est important d’avoir cette année d’apprentissage, de rentrer dans le métier en étant accompagné. Quand je suis devenue professeur, mon tuteur était dans un collège situé dans une autre ville et cela m’a vraiment manqué de ne pas avoir quelqu’un qui me guide. Je n’ai pas eu la chance d’avoir une relation et une complicité tuteur / stagiaire comme je l’ai avec Émeline.

Comment s’est passée cette année de stage ?

Émeline :
Cette année s’est super bien passée, je n’aurais pas pu rêver mieux en termes d’établissement et de tutrice. On s’est super bien entendu, on a une grande complicité ; toutes les semaines on prenait une heure pour faire le point et débriefer. Cela m’a été très utile.
Cette année m’a permis de prendre confiance en moi dans la posture d’enseignante et en tant que figure d’autorité malgré mes appréhensions avec les élèves compte-tenu de mon jeune âge (21 ans).
 Florence :
On a travaillé par étape, c’est une entrée dans le métier qui se fait en douceur, on a décortiqué, on a décomposé. En début d’année et jusqu’aux vacances de la Toussaint, je lui ai surtout apporté une aide sur le contenu des cours, en lui donnant des cours clés en main qu’elle s’appropriait. Émeline pouvait ainsi se concentrer surtout sur la gestion de classe.
Nous avons eu une grande complicité, ce n’est pas toujours le cas avec les stagiaires, mais c’est un plus. Je me reconnais beaucoup en elle ! Dès le premier jour, je me suis dit, « elle est faite pour être prof ». Et à 21 ans, elle a pris ses classes d'une main de maître.

Émeline, qu’avez-vous découvert sur le métier et sur vous-même ?  

Sur le métier, j’ai appris énormément. Il y a l’aspect théorique bien sûr que l’on apprend à la fac, et il y a beaucoup d’autres choses que l’on découvre « sur le tas » : gérer les particularités de chaque élève mais aussi la relation avec les collègues.  Je me suis d’ailleurs sentie bien accueillie, tout particulièrement avec les collègues de physique-chimie ; nous passons beaucoup de temps dans le laboratoire, c’est comme un cocon familial.
Sur moi-même j’ai appris que j’aimais enseigner, que je voulais continuer dans cette voie et que je pouvais faire autorité sans difficulté.

Émeline, et maintenant ?

Je suis mutée comme TZR (titulaire sur zone de remplacement) dans le val de Marne, dans l’académie de Créteil. Je souhaite passer l’agrégation et j’espère redescendre un jour dans le Sud !

Quel est votre devise ?

Florence  : « Profiter du moment présent »
Émeline : Je ne sais pas du tout (rires)

Si vous étiez un film / un livre / une musique ?

Florence : Autant en emporte le vent (« demain est un autre jour »)
Émeline : Tous les styles de musique, du rap au classique, selon les circonstances

 Votre mentor ?

Florence : Ma mère
Émeline : Florence bien sûr !

Mise à jour : septembre 2022